Seulement 19% des employés perçoivent un alignement fort entre ce que l’entreprise dit d’elle-même et leur expérience une fois recrutés. Et si nous changions la donne ?
Nous vous invitons à participer à notre grande table ronde : “Expérience collaborateur: Attirez, Séduisez, Engagez avec une marque employeur forte !”Vous retrouverez au micro :
🎙️Marie-Sophie Zambeaux, conférencière et spécialiste Ressources Humaines et Marque Employeur,
🎙️Thomas Campagnac, Sales @ZestMeUp
🎙️Thomas Flasson, Sales @Flatchr
🎙️Alexandre Léon, Sales @Heyteam
Il suffit d’échanger avec n’importe quel responsable RH du secteur industriel pour saisir l’urgence du sujet : attirer, retenir, et engager les meilleurs profils n’a jamais été aussi complexe.
« Aujourd’hui, la réputation de l’entreprise pèse autant que la fiche de poste », confiait récemment Thomas Campagnac lors d’un webinar croisé Zestmeup/Fletcher.
Derrière ce constat, une certitude s’impose : construire une marque employeur n’est plus un “plus”, mais un pilier de la stratégie industrielle.
La marque employeur, c’est tout sauf un slogan creux.
Dans l’industrie, construire une marque employeur solide se fait à la fois sur l’expérience vécue par les salariés, la culture interne, la cohérence des messages et la perception à l’extérieur, que ce soit par les candidats, les clients, ou les partenaires.
Jean-Philippe, consultant chez Fletcher, insiste :
« On pense souvent que la marque employeur, c’est juste attirer des talents. Mais c’est aussi fidéliser, fédérer, et faire rayonner l’entreprise dans tout son écosystème. »
Et pour l’industrie, le défi est double : moderniser l’image d’un secteur parfois jugé austère, tout en affrontant une concurrence féroce sur les compétences.
Quelques chiffres suffisent à mesurer l’ampleur du défi :
Selon une étude Links Humans relayée lors du webinar, 95 % des candidats se renseignent sur une entreprise avant de postuler, et 33 % des Français refuseraient un poste si la réputation de l’entreprise est mauvaise.
Le secteur souffre aussi d’une pénurie chronique de profils techniques : 20 000 ingénieurs manqueraient à l’appel en France, d’après une enquête Studyrama.
« On voit encore trop d’entreprises industrielles qui n’osent pas communiquer sur leur culture ou leurs valeurs, alors que c’est devenu central dans la décision d’un candidat », analyse Thomas Campagnac.
Le travail sur la marque employeur ne s’arrête pas à la porte d’entrée.
D’après le même webinar, 84 % des collaborateurs en poste envisageraient de changer d’entreprise si une opportunité avec une meilleure image se présente.
Et si le turnover dans l’industrie reste historiquement bas, il est tout de même passé de 3 à 9 % en quelques années (source : Observatoire de l’Industrie 2023).
À l’origine de nombreux départs précoces : le décalage entre la promesse faite à l’embauche et le vécu réel en interne.
Pour éviter ce désalignement, Jean-Philippe recommande d’« écouter en continu, impliquer les managers, et ne pas attendre l’entretien annuel pour faire le point. »
Aujourd’hui, la marque employeur rayonne bien au-delà du service RH.
Clients, partenaires, investisseurs ou médias sont tous sensibles à la stabilité sociale et à l’attractivité des industriels avec qui ils collaborent.
Et, comme le souligne Thomas, « tout ce qui se vit en interne finit toujours par se voir à l’extérieur — surtout avec la viralité des réseaux sociaux et plateformes d’avis comme Glassdoor ou Indeed ».
Tout commence par une meilleure écoute.
Certaines entreprises vont jusqu’à sonder leurs candidats dès la fin du processus de recrutement, recueillir les ressentis après l’intégration, et multiplier les points de feedback tout au long de l’année.
« Chez l’un de nos clients dans l’agroalimentaire, sur 2 400 salariés, 80 % ont répondu à un baromètre interne – preuve qu’il y a une vraie attente de dialogue », précise Thomas.
Adapter la communication RH, choisir les bons canaux, personnaliser l’approche : ce sont ces micro-ajustements qui font la différence et réduisent la fameuse “fracture” terrain-siège, souvent citée dans l’industrie.
Vous pouvez mettre ça en place dès aujourd’hui en cliquant ici .
Un chiffre à retenir : 64 % des candidats souhaitent rencontrer leur futur manager dès le premier entretien (étude HelloWork, 2022).
Et ce n’est pas un hasard si 87 % des managers veulent aussi s’impliquer tôt dans le process (source : même étude).
« Ce n’est pas seulement le job du RH : pour que l’intégration fonctionne, il faut que le manager soit moteur, dès la fiche de poste, dans l’entretien, puis dans le suivi », martèle Jean-Philippe.
Alignement des valeurs, critères d’évaluation concertés, feedbacks réguliers : autant d’étapes clés pour transformer un recrutement en succès durable.
Finis les entretiens annuels bi-annuel et les process lourds, place à la régularité et à la légèreté !
Exemple tiré du webinar : un industriel du textile a supprimé l’entretien unique (65 questions, 5 heures de traitement administratif) au profit de trois points annuels plus courts (20 questions), pour atteindre 90 % de taux de complétion.
En parallèle, la généralisation du eNPS (Employee Net Promoter Score) permet de mesurer la recommandation interne, un indicateur désormais suivi par de nombreux CODIR industriels (source : étude LinkedIn 2023, relayée en fin de webinar).
La marque employeur, c’est aussi l’art du détail :
Sur ce point, une anecdote du secteur auto citée lors du webinar illustre bien la puissance du bouche-à-oreille : « Un candidat, séduit par l’expérience de recrutement mais qui cherchait une dimension internationale, a recommandé l’entreprise à un ancien camarade. Résultat : un recrutement clé, alors même que le premier candidat avait décliné. »
Et la tendance du “salarié boomerang” prend de l’ampleur : en France, le retour d’anciens collaborateurs a bondi de 36 % depuis le Covid (source : étude LinkedIn 2023).
Dans l’agroalimentaire, la démarche a permis de clarifier le projet d’entreprise, de redéfinir la culture managériale et de lancer une nouvelle charte pour les managers.
« Ce qui a vraiment changé, c’est l’appropriation des outils par les équipes terrain. Avant, c’était vécu comme une charge, maintenant, c’est un vrai temps d’échange », explique Thomas.
Du côté du textile, la simplification des rituels a permis d’augmenter drastiquement le taux de complétion, tout en allégeant la charge administrative et en facilitant le suivi RH.
Le feedback des managers a été unanime : « On a enfin des entretiens qui servent à quelque chose, et qui ne sont plus vécus comme un passage obligé. »
Envoyer simplement des offres ne suffit plus : les meilleures pratiques citées lors du webinar reposent sur la création d’un lien régulier et humain avec les viviers (actualités, témoignages, événements internes).
« Animer un vivier, ce n’est pas faire du push permanent. C’est donner envie de rester en contact, même si ce n’est pas pour tout de suite », rappelle Jean-Philippe.