Les facteurs de motivation au travail selon Dan Ariely
Au programme :
Le récap de l’article
Dan Ariely est un professeur chercheur en économie comportementale et en psychologie. Il s’est un jour intéressé au facteur de motivation après la venue d’un de ses anciens élèves. Ce dernier avait travaillé nuit et jour sur une présentation qui a été annulée la veille du jour J. L’étudiant s’est présenté démoralisé et déprimé à […]

Le sens et l’absurde
L’expérience des legos
Dans cette expérience, les chercheurs demandent à un groupe de personnes s’ils acceptent de construire un lego pour 3$ puis pour 2$70, 2$40, 2$10… Une fois construits, les legos sont placés intacts sous la table. À la fin de leur tour, les participants sont informés que les legos vont être détruits pour être proposés aux prochains. Il appelle ce groupe “Meaning” (le sens). Ils demandent ensuite à un deuxième groupe s’ils acceptent de construire un lego pour 3$ puis pour 2$70, 2$40, 2$10, …. Mais cette fois-ci, le lego est immédiatement démoli et remis dans sa boite. Les chercheurs proposent de reconstruire les legos fraîchement démolis, créant un cycle sans fin de construction et de démolition. Il appelle ce groupe “Sishypus” (en lien avec le mythe de Sisyphe)
Regardons maintenant les résultats
11 legos pour le groupe “Meaning” contre seulement 7 pour le groupe “Sishypus” Par cette expérience, il montre que même pour une action sans importance – “les participants n’étaient pas en train de guérir le cancer ou de construire des ponts” comme le dit Dan Ariely – l’épanouissement et le sens sont des éléments différenciants. Pour aller plus loin dans l’analyse, les chercheurs ont comparé la quantité construite en fonction de l’attrait initial pour les legos. Dans le groupe “Meaning”, la corrélation était claire, les personnes qui aiment les legos en construisent plus. Dans le cas du groupe “Sishyphus”, l’amour pour les legos n’a eu aucun impact sur la quantité construite. Dan Ariely explique “avec cette action de casser les choses devant les gens, on a pratiquement écrasé tout plaisir qu’ils pourraient retirer de cette activité. On l’a pratiquement éliminé.” Pour finir, l’équipe demande à un autre groupe d’imaginer les résultats après avoir entendu la description de l’expérience. Le groupe estime une différence d’un seul légo entre les deux conditions d’expérience. Cela montre que les gens ont conscience que le sens représente un facteur de motivation sans mesurer l’ampleur avec laquelle ça se manifeste.Concrètement dans le monde du travail ?
Appliquée au monde du travail, cette expérience illustre un des leviers de motivation mis en lumière dans notre enquête en partenariat avec Ogilvy consulting. Le sens au travail ne suppose pas toujours un travail essentiel. Construire un lego ne présente aucun sens essentiel à la société, mais le simple fait de se sentir utile au sein de l’organisation (l’expérience dans le cas des legos) est un facteur de motivation puissant.Destruction et non considération, un seul et même combat
Dan Ariely évoque une autre expérience intéressante pour comprendre les facteurs de motivation au travail. Le but pour les participants ? Placer les lettres identiques les unes à côté des autres en partant d’une feuille avec des lettres générées aléatoirement. Le travail est rémunéré de façon dégressive comme pour la première expérience.