Tout savoir sur les objectifs de l’entretien professionnel

L’entretien professionnel est bien plus qu’une simple réunion RH : c’est un jalon stratégique pour garantir l’évolution professionnelle des salariés et renforcer leur employabilité. Obligatoire pour toutes les entreprises, cet échange bisannuel permet de faire le point sur les perspectives d’avenir du collaborateur, ses besoins en formation, et sa place dans la stratégie de développement de l’entreprise.

À l’heure où la montée en compétences et la mobilité interne sont au cœur des enjeux RH, l’entretien professionnel devient un levier majeur de performance collective. Encore faut-il éviter les erreurs fréquentes qui limitent son impact. Cet article vous guide à travers les pièges à éviter et les meilleures pratiques à adopter pour transformer chaque entretien en véritable opportunité, tout en mettant en lumière les objectifs de l’entretien professionnel.

Obligations légales et distinctions

Institué par la loi du 5 mars 2014, l’entretien professionnel est une obligation légale inscrite dans le Code du travail (articles L6315-1 et suivants). Il concerne tous les salariés, quel que soit leur contrat ou leur temps de travail, et doit être réalisé tous les deux ans à compter de l’embauche.

Attention à ne pas le confondre avec l’entretien annuel d’évaluation. Ce dernier est centré sur les performances passées du salarié, alors que l’entretien professionnel s’oriente exclusivement vers sa projection dans l’avenir : développement des compétences, souhaits d’évolution, mobilité, projets de formation. Les objectifs de l’entretien professionnel sont donc clairs : anticiper, accompagner et valoriser le parcours du salarié.

Il est toutefois possible – depuis les décisions rendues par la Cour de cassation – de tenir les deux à la même date. Mais l’entreprise doit impérativement conserver une trace distincte pour chaque entretien, afin de respecter leur finalité respective. Ne pas le faire pourrait constituer un non-respect substantiel de l’obligation réglementaire imposée à l’employeur.

Ressources et enjeux

Pour que ce rendez-vous soit réellement utile, un accompagnement adapté et des ressources bien identifiées sont essentiels. Le Compte Personnel de Formation (CPF) permet de financer des formations identifiées lors de l’entretien. Le Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP), disponible gratuitement, peut guider salariés et employeurs dans la structuration de parcours cohérents et alignés avec les besoins réels du marché.

Les OPCO (Opérateurs de compétences), eux aussi, jouent un rôle clé en soutenant financièrement les actions de formation, notamment dans le cadre des plans de développement des compétences.

Ne pas respecter cette obligation expose l’employeur à des conséquences concrètes. Dans les entreprises de 50 salariés ou plus, l’absence d’entretien au moins tous les deux ans déclenche un abondement automatique de 3 000 € sur le CPF du salarié concerné. Ce coût évitable souligne l’importance de se conformer strictement aux exigences légales.

Vous l’aurez compris : bien préparé, l’entretien professionnel est un outil stratégique. Mal géré, il devient un risque juridique et financier. Pour éviter cela, il est indispensable de comprendre les véritables objectifs de l’entretien professionnel : identifier les compétences clés à développer, sécuriser les parcours, et aligner ambitions personnelles et stratégie d’entreprise.

Les avantages et les bénéfices concrets

Pour les employeurs

Mener sérieusement les entretiens professionnels offre de véritables leviers de performance et de gestion optimisée des ressources humaines. Premier bénéfice tangible : la réduction directe des coûts liés au défaut de conformité. En structurant correctement les entretiens dans les délais impartis, l’entreprise évite les éventuels abondements correctifs du CPF, qui peuvent représenter jusqu’à 3 000 € par salarié dans les structures de 50 personnes et plus.

Mais les intérêts ne s’arrêtent pas là. Un entretien réussi permet une meilleure fidélisation des talents, en renforçant le sentiment de reconnaissance et d’accompagnement des collaborateurs. En les intégrant activement dans leur parcours professionnel, l’entreprise nourrit leur engagement, diminue le turnover et renforce sa marque employeur.

Les objectifs de l’entretien professionnel côté employeur sont donc triples :

Réduction des risques financiers : conformité assurée = aucun abondement CPF non maîtrisé.
Optimisation de la stratégie RH : identification proactive des besoins en compétences et alignement avec les plans de formation.
Valorisation du capital humain : des salariés acteurs de leur évolution sont aussi plus motivés et productifs.

Pour les salariés

Du côté des collaborateurs, l’entretien professionnel est une porte ouverte sur le développement et l’autonomie. C’est un moment clé pour identifier ses envies professionnelles, initier des demandes concrètes de formation ou envisager un projet de mobilité interne, de VAE ou même de reconversion.

Grâce à des dispositifs accessibles comme le CPF (Compte Personnel de Formation), le CEP (Conseil en Évolution Professionnelle) ou les aides des OPCO, le salarié peut construire un plan d’évolution aligné sur ses aspirations et les réelles opportunités du marché. Un vrai levier pour booster son employabilité, à court comme à long terme.

Les objectifs de l’entretien professionnel côté salarié se traduisent par :

Accès facilité à la formation : activation du CPF pour concrétiser les actions discutées.
Visibilité sur les perspectives d’évolution : créer un chemin professionnel clair, balisé, motivant.
Reconnaissance et engagement : un salarié écouté est un salarié plus impliqué et investi.

En bref : quand il est bien conduit, l’entretien professionnel devient un rendez-vous gagnant-gagnant, au service des ambitions du salarié comme des objectifs de l’entreprise.

Recommandations stratégiques et erreurs à éviter

Erreurs courantes

Malgré son potentiel stratégique, l’entretien professionnel est encore trop souvent mal exploité, voire négligé. Voici les erreurs les plus fréquentes à éviter pour préserver la valeur de ce rendez-vous RH essentiel :

Confondre entretien professionnel et entretien annuel d’évaluation : Le premier se concentre sur l’avenir, l’autre sur le passé. Les fusionner dans la même trame sans distinction est une erreur réglementaire qui peut coûter cher.
Oublier l’obligation de périodicité : L’absence d’entretien tous les deux ans (ou après certains congés spécifiques comme la maternité, le congé parental ou un arrêt maladie de longue durée) constitue un manquement sérieux avec des sanctions financières à la clé.
Manque de documentation : Ne pas conserver de compte rendu formalisé, signé et partagé avec le salarié peut annuler la valeur juridique de l’entretien, rendant inopérantes les actions qui en découlent.

Meilleures pratiques

Pour éviter ces pièges et tirer pleinement parti de l’entretien professionnel, il est essentiel de mettre en place une méthodologie rigoureuse et orientée vers l’action. Voici quelques pratiques recommandées à mettre en œuvre, dès aujourd’hui :

Préparez en amont : Employeurs et salariés doivent disposer des bons éléments pour un échange constructif : fiche de poste, synthèse de parcours de formation, objectifs métiers, aspirations personnelles.
Mobilisez les ressources externes : Le Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP), totalement gratuit, peut aider chaque salarié à structurer un projet professionnel cohérent, tout en informant sur les dispositifs disponibles.
Formalisez et suivez : Chaque entretien doit donner lieu à un compte rendu daté, signé, et conservé dans le dossier RH. Ce document est indispensable pour prouver la tenue de l’entretien et enclencher les plans d’action (formation, mobilité, etc.).

En complément, les employeurs gagneront à :

Mettre en place un tableau de suivi des échéances, pour ne laisser passer aucun entretien obligatoire.
Intégrer les retours des entretiens dans une vision GPEC globale : formations, perspectives internes, repositionnement stratégique des compétences.
Former les managers à la conduite de l’entretien professionnel : posture, écoute active, co-construction d’un plan d’évolution réaliste.

Du côté des salariés, une préparation personnelle est également clé : réfléchir à ses souhaits professionnels, recenser les acquis, consulter son historique CPF et identifier les formations pertinentes.

En appliquant ces pratiques, chaque entretien professionnel devient un vecteur d’alignement entre ambitions individuelles et stratégie d’entreprise, accélérant l’engagement et le développement durable des compétences. Et surtout, il remplit pleinement les objectifs de l’entretien professionnel : co-construire un avenir professionnel motivant, aligné et valorisé.

FAQ : Tout savoir sur les objectifs de l’entretien professionnel

Quelle est la différence entre l’entretien professionnel et l’entretien annuel d’évaluation ?

L’entretien professionnel vise à préparer l’avenir du salarié : il explore ses perspectives d’évolution, ses besoins en formation et ses souhaits de mobilité. En revanche, l’entretien annuel d’évaluation porte sur les performances passées, les objectifs atteints et les résultats. Bien que ces deux entretiens puissent avoir lieu à la même date, ils doivent rester distincts dans leur contenu et leur trace écrite, car leurs objectifs sont fondamentalement différents.

Quelles sont les obligations légales liées à l’entretien professionnel ?

Depuis la loi du 5 mars 2014, l’entretien professionnel est obligatoire tous les deux ans pour tous les salariés, quel que soit leur contrat. Il doit également être proposé après certaines absences prolongées : congé maternité, parental, sabbatique, maladie longue (≥ 6 mois), etc. Un état des lieux récapitulatif est aussi nécessaire tous les six ans, incluant le suivi des actions engagées en lien avec les objectifs de l’entretien professionnel.

Quels sont les risques pour l’employeur en cas de non-réalisation de l’entretien professionnel ?

Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, le non-respect de l’obligation déclenche un abondement automatique de 3 000 € sur le CPF du salarié, à la charge de l’employeur. Un manquement récurrent peut engager la responsabilité de l’entreprise en cas de litige ou de contentieux prud’homal, en particulier si les objectifs de l’entretien professionnel n’ont pas été documentés ou respectés.

Comment bien se préparer à un entretien professionnel ?

Pour optimiser ce rendez-vous, employeurs et salariés doivent préparer en amont les documents et les sujets clés en lien avec les objectifs de l’entretien professionnel :