Vous faites face à un salarié en arrêt maladie et un entretien annuel à organiser ? Ce contexte particulier soulève de nombreuses questions à la fois juridiques, humaines et managériales. Savoir comment gérer cette situation avec tact est essentiel pour éviter les faux pas tout en renforçant la qualité de la relation employeur-employé.

Dans cet article, nous vous guidons à travers les bonnes pratiques RH, le cadre légal, et des outils concrets pour transformer un moment sensible en véritable levier de remobilisation. Loin d’être un simple exercice formel, l’entretien annuel en contexte d’arrêt peut se révéler puissant s’il est mené avec intelligence et humanité.

Pourquoi l’entretien annuel après un arrêt maladie mérite une attention particulière

Mal conduit, l’entretien annuel peut devenir une source de stress ou de malentendu pour un collaborateur fragilisé par l’arrêt. Bien mené, il devient un moment clé pour renouer le lien, clarifier les attentes et sécuriser la reprise. Pour cela, il est essentiel de bien comprendre les droits du collaborateur et les obligations légales de l’entreprise.

  • Sécuriser juridiquement vos pratiques : Aucun texte n’impose l’entretien annuel, mais il peut être inscrit dans les usages ou accords collectifs.
  • Respecter le rythme du collaborateur : L’entretien ne doit jamais être imposé pendant l’arrêt maladie.
  • Renforcer l’engagement : Revenir dans les meilleures conditions possibles grâce à un échange bienveillant et préparé.

 

Cadre légal et bonnes pratiques RH à connaître

La loi ne rend pas l’entretien annuel obligatoire

Contrairement à l’entretien professionnel (obligatoire tous les deux ans selon l’article L.6315-1 du Code du travail), l’entretien annuel d’évaluation est à l’initiative de l’entreprise. Il s’agit d’un usage visant, en général, à fixer et évaluer des objectifs individuels.

Cependant, cette liberté ne signifie pas agir sans précaution, surtout si le collaborateur est en arrêt maladie :

  • Contrat suspendu : L’arrêt maladie suspend le contrat de travail. Aucune sollicitation professionnelle, y compris un entretien annuel, ne doit être imposée.
  • Liberté de refus : Le collaborateur peut librement décliner toute invitation à un entretien durant l’arrêt sans justification à fournir.
  • Anticiper, sans forcer : Toute relance RH doit toujours respecter la santé physique et mentale du collaborateur.

Posture RH à adopter : entre empathie et organisation

Une gestion bienveillante ne signifie pas désorganisation. Il est utile de mettre en place des processus clairs, notamment :

Avant la reprise : Garder le contact si le collaborateur le souhaite, simplement, de manière humaine. Pas d’enjeux objectifs, juste une écoute rassurante.

Après la reprise : Prendre le temps. Ne programmez pas l’entretien immédiatement. Laissez au collaborateur quelques semaines d’adaptation.

Adapter les attentes : Lors de l’entretien, l’évaluation doit tenir compte de la période d’absence. 

Quels bénéfices concrets pour l’entreprise et le collaborateur ?

Une reprise plus fluide et mieux vécue

Organiser l’entretien annuel en tenant compte de l’arrêt maladie permet :

  • De reconstruire la relation de travail : Le dialogue est relancé dans un climat de confiance, propice à la coopération.
  • D’écouter les signaux faibles : Le collaborateur peut exprimer ses éventuelles difficultés d’adaptation ou besoins spécifiques.
  • De redonner du sens : En intégrant les nouveaux objectifs, la mission professionnelle reprend forme.

C’est aussi un moment opportun pour reparler carrière, projets ou bien-être. Une occasion, pourquoi pas, d’évoquer les opportunités à venir si le collaborateur exprime un besoin de changement ou d’évolution.

Pour aborder ces questions en toute transparence, un guide peut être proposé en amont. Pensez à consulter nos recommandations sur l’entretien professionnel pour mieux préparer ce type d’échange dans une logique de développement durable des compétences.

Le rôle clé des outils RH dans le suivi post-arrêt

Au-delà de la posture humaine, des solutions digitales RH permettent d’assurer rigueur et sérénité. Par exemple :

  • Planification intelligente : Étaler les échéances, automatiser les relances pour ne pas bousculer inutilement le collaborateur.
  • Modèles personnalisables : Ajuster les trames d’entretien selon la durée et le type d’absence (arrêt maladie, burn-out, accident…).
  • Détection des signaux d’alerte : Recueillir de manière structurée les remarques ou craintes du collaborateur peut permettre d’agir rapidement.

Le suivi peut aussi s’inscrire dans une démarche QVT globale

 

Les clés d’un entretien réussi après un arrêt maladie

Préparer l’entretien de reprise en amont

Obligatoire dans certains cas, l’entretien de reprise reste une étape souvent négligée. Il se tient :

  • Après un arrêt de plus de six mois pour maladie.
  • Après un congé maternité ou un accident du travail.

Il ne faut pas confondre cet entretien médico-professionnel, supervisé par le médecin du travail, avec l’entretien annuel. Néanmoins, il peut préparer le terrain, surtout si des aménagements de poste, un temps partiel thérapeutique ou des ajustements d’objectifs sont à envisager.

Dans tous les cas, le triptyque RH – manager – salarié est à privilégier pour garantir une reprise sereine. En complément, le rôle de la prévention santé mentale en entreprise prend ici tout son sens, particulièrement pour les arrêts liés à des enjeux psychologiques.

Éviter les erreurs les plus fréquentes

Voici quelques maladresses à ne pas commettre :

  • Envoyer une convocation formelle à un salarié en arrêt, sans préciser qu’elle est facultative.
  • Oublier l’entretien de reprise après une longue absence, ce qui constitue un manquement RH sérieux.
  • Évaluer un collaborateur sur des objectifs non adaptés à sa période d’arrêt.

Former vos managers, adapter vos outils et procédure, et dialoguer en toute transparence sont essentiels pour éviter ces pièges. Pour aller plus loin, cet article sur la confiance manager/collaborateur propose des leviers concrets pour doper la cohésion après une période sensible.

FAQ : entretien annuel et arrêt maladie en pratique

Quelle est la différence entre entretien annuel et entretien professionnel ?

L’entretien annuel est facultatif et utilisé principalement pour évaluer les performances. L’entretien professionnel, lui, est obligatoire tous les deux ans et vise l’évolution du salarié.

Un salarié en arrêt maladie peut-il être convoqué à un entretien ?

Non. Toute sollicitation pendant l’arrêt est interdite, sauf si le salarié en fait explicitement la demande.

Peut-il refuser un entretien annuel à son retour ?

Oui, notamment parce que cet entretien n’est pas légalement obligatoire.

L’entretien de reprise est-il obligatoire ?

Oui, si l’arrêt dépasse six mois ou en cas d’accident du travail ou de congé maternité. Il permet d’organiser une reprise adaptée.

Quels outils RH peut-on utiliser ?

Des plateformes RH permettent un suivi personnalisé, une planification respectueuse et des trames ajustables selon la situation du salarié.

Quels sont les droits du salarié en cas d’entretien post-arrêt ?

Il peut refuser un entretien pendant son arrêt, demander un temps partiel thérapeutique ou solliciter un aménagement du poste, en accord avec le médecin du travail.

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